Quelles sont vos qualités ? Quels sont vos défauts ? Ces questions reviennent encore quasi systématiquement lors d’un entretien d’embauche et déstabilisent nombre de candidat.es.
Et si aujourd’hui vous décidiez de dompter votre appréhension pour ces questions ? Quelques conseils avisés dans cet article !
Comment en faire une force ?
Tout d’abord qu’entend-on par qualité ou défaut ?
Dans le dictionnaire Le Robert, la définition de qualité est la suivante : “Trait de caractère qui correspond à une valeur morale, synonyme de vertu.” Au sens plus large, on peut dire que la qualité est une manière d’être, de se comporter, y compris dans le monde professionnel. On parle d’ailleurs, dans le monde de la formation professionnelle et du travail, de savoir-être, ou plus récemment de soft-skills.
Qualités, capacités, atouts, compétences comportementales ou soft-skills, sont des termes qui évoquent bien la même chose. !
Les qualités sont ainsi à différencier des compétences techniques, pratiques, opérationnelles, donc des savoir-faire.
Quant au défaut, le même dictionnaire indique comme définition : “Absence de ce qui serait nécessaire ou désirable.” Au sens large, dans un contexte professionnel, on peut l’assimiler à un déficit de savoir-être.
D’autres variantes de questions vous amèneront à développer le même type de réponses : Par exemple : quels sont vos points forts ? Quelle sont vos limites ? Vos axes d’amélioration ? Que dit votre manager de vous ?
A ces questions, ce qu’attend un recruteur, c’est de mieux comprendre qui vous êtes, et si votre personnalité et vos valeurs seront compatibles avec les siennes, la culture de son entreprise et les autres collaborateurs.
Si au quotidien, dans votre entourage, on vous octroie certaines qualités, lors d’un entretien d’embauche, il faut savoir choisir habilement celles à mettre en valeur, en fonction du poste pour lequel vous candidatez.
Alors, pas de panique… mais une bonne anticipation !
On ne vous demande surtout pas de dérouler une longue liste à la Prévert, mais de donner 2 ou 3 caractéristiques de votre personnalité, bien argumentées, en donnant des exemples concrets de situations professionnelles où vous avez pu mobiliser ces qualités.
Par ailleurs, y réfléchir pour soi participe de son propre développement personnel, permet de prendre de recul, est valorisant et favorise la confiance en soi.
Il est donc vivement conseillé d’avoir non seulement réfléchi à ces questions pour ne pas être pris.e de cours, mais encore mieux, de les avoir préparées en amont. C’est ainsi que vous en ferez une force.
“Il reconnut qu’être parfait, c’est être incomplet. N’ayant que des qualités, il résolut de se donner des défauts.” Victor Hugo
Manier les défauts à son avantage
Mettre ses défauts en avant pour en tirer avantage semble tout un art.
Ce type de question génère particulièrement quelques angoisses chez les candidat.es.
Il faut là aussi apprendre à les présenter (si et seulement si cette question vous est posée en entretien bien sûr !) de la manière la plus favorable possible.
Vous pouvez par exemple atténuer un défaut en l’explicitant : « il m’arrive parfois de … mais … ».
N’hésitez pas à utiliser des termes comme parfois, quelquefois, qui indiquent que ce comportement n’est pas systématique, et le relativise. Vous montrerez ainsi votre prise de conscience et le fait que vous cherchez à progresser sur ce point.
Selon le domaine d’activité, l’entreprise, l’employeur, le poste visé, défaut ou qualité seront perçus différemment.
Être volubile par exemple, est pour certains métiers un atout non négligeable en termes de communication, alors que pour d’autres activités, ce sont d’abord les qualités d’écoute et d’attention à l’autre qui seront sollicitées.
De la même façon, être combatif peut être perçu positivement, associé à de la persévérance, au goût du challenge, ou bien au contraire être assimilé à de l’agressivité, à quelqu’un d’offensif.
D’où l’intérêt de choisir tant ses qualités que ses défauts avec précaution, pour ne pas risquer une interprétation erronée et sonner de manière péjorative aux oreilles du recruteur, car cela reste très subjectif.
Le meilleur moyen est donc d’identifier des situations vécues, des réalisations dans lesquelles vous avez pu mobiliser vos qualités. Et c’est aussi valable avec n’importe quel défaut : monter comment vous avez pu vous dépasser certaines limites. Soyez concrèt.es, donnez des exemples pour illustrer vos propos, développer, argumenter !, sans risquer de paraître trop prétentieux, ni se saborder.
Pour les nommer et les expliquez sans avoir l’air de les réciter, n’hésitez pas à vous entraîner, en vous exerçant seul.e ou avec une tierce personne. Un avis extérieur peut en effet être bénéfique pour vous conseiller, vous aider à argumenter. Vous pouvez aussi utilement solliciter vos collègues actuels ou anciens, qui vous diront comment ils vous perçoivent professionnellement.
Dompter ces questions
Prenez le temps de bien préparer ces questions ; n’esquivez pas, ne niez pas : « je m’adapte à tout type de situation ! ». Sous-entendu, « je n’ai pas de défaut ». Ah non vraiment ? Nous avons toutes et tous des axes de progression professionnelle. Nous apprenons tout au long de la vie.
« L’expérience m’a appris que les gens qui n’ont pas de défauts n’ont que très peu de qualités ». Abraham Lincoln.
Pour ma part, tant dans le recrutement que dans mes accompagnements en bilan de compétences, je me rends compte que nombre de personnes sont démunies sur ce type de questions.
En entretien de recrutement, je préfère poser des questions dites situationnelles, plus concrètes, plus « terrain », qui amènent des réponses qualitatives.
“Parlez-moi d’un moment où vous avez dû faire … ” ou “Expliquez moi une situation où vous avez été confronté.e à … ».
En bilan de compétences, je prépare aussi souvent les personnes qui en ont besoin à ce type d’argumentation. Un outil très intéressant à mobiliser est l’évaluation ou feed-back 360°, qui permet d’avoir un retour sur soi de ses managers, collègues, y compris de son entourage personnel.
Enfin, la présentation de vos qualités dans votre CV peut être judicieuse et vous permettre de vous démarquer, à condition bien sûr de choisir des qualités qui vous différencient des autres postulants.
Rappelez-vous qu’il n’y a ni bonne ni mauvaise réponse ! Et qu’il vous faut adapter vos propres réponses à chaque situation. Soyez le plus authentique possible, mettez-vous en valeur.
Et soyez rassuré.e, vous ne jouez pas votre futur poste uniquement sur cette question ! Alors préparez-vous !