Lors d’un entretien de recrutement, les questions sur les qualités et les défauts continuent de déstabiliser nombre de candidat·es, expérimenté·es ou débutant·es.
D’autres variantes de questions amènenent à développer le même type de réponses : Quels sont vos points forts ? Quelle sont vos limites ? Vos axes d’amélioration ? Que dit votre manager de vous ?
Bien que critiquées et dépassées par des techniques d’évaluation plus efficientes (les questions situationnelles notamment), elles restent très fréquentes. Alors, autant les transformer en opportunité pour mettre en valeur votre capacité à vous adapter, à vous connaître et à évoluer.
Comment tirer parti de ces interrogations sans perdre pied ?
Pourquoi les recruteur·euses posent cette question ?
Le but de cette question est simple : ce qu’attend un·e recruteur·euse, c’est de mieux comprendre qui vous êtes, et si votre personnalité et vos valeurs seront compatibles avec les siennes, la culture de son entreprise et les autres salarié·es.
C’est un moyen de vérifier si vos compétences comportementales, votre savoir-être (les fameuses soft skills) sont en phase avec ce que l’employeur recherche. Les qualités sont ainsi à différencier des compétences techniques, pratiques, opérationnelles, donc des savoir-faire.
Les entreprises, de plus en plus attentives aux dimensions humaines, souhaitent intégrer des collaborateur·ices capables de s’adapter à leur environnement. Répondre de manière pertinente à cette question, c’est donc démontrer que vous êtes non seulement qualifié·e techniquement, mais aussi humainement pour le poste.
Préparez-vous à l’avance
Anticiper cette question est essentiel.
Il ne s’agit pas de “réciter” mécaniquement une longue liste de qualités et de défauts, mais de choisir habilement 2 ou 3 caractéristiques de votre personnalité, bien argumentées, qui reflètent le mieux votre personnalité et votre façon de travailler, en fonction du poste pour lequel vous candidatez.
Prenez le temps de réfléchir à vos qualités : comment se manifestent-elles dans votre quotidien professionnel ? Quelles sont les situations (exemples concrets et opérationnels) où vous avez pu mobiliser ces qualités? Les défauts, eux, ne doivent pas être esquivés. Vous pouvez les présenter comme des axes d’amélioration sur lesquels vous travaillez activement.
Alors, pas de panique… mais une bonne anticipation !
Il est donc vivement conseillé d’avoir non seulement réfléchi à ces questions pour ne pas être pris·e de cours, mais encore mieux, de les avoir préparées en amont. C’est ainsi que vous en ferez un véritable atout.
Par ailleurs, y réfléchir pour soi participe de son propre développement personnel, permet de prendre de recul, est valorisant et favorise la confiance en soi.
Comment valoriser vos qualités ?
Lorsque vous parlez de vos qualités, évitez la banalité. Dire que vous êtes “ponctuel” ou “dynamique” n’apporte que peu de valeur, ces termes étant entendus à l’ecxès. À l’inverse, inutile de chercher à être trop original non plus. Tout est une question de juste équilibre !
Choisissez deux ou trois qualités directement liées au poste pour lequel vous candidatez et appuyez-les d’exemples concrets. Une expérience précise où vous avez démontré votre esprit d’équipe ou votre capacité à gérer un projet complexe apportera du crédit à vos propos.
En entretien, soyez authentique. Les personnes qui recrutent cherchent à évaluer si vous avez une conscience juste de vos forces et si vous êtes capable de vous en servir pour atteindre vos objectifs.
Dédramatiser ses défauts
Cette partie de l’entretien est souvent perçue comme un piège par les candidat·es, mais elle peut devenir une opportunité de montrer votre capacité d’introspection. Un défaut, bien formulé, n’est pas un avis de faiblesse, mais peut révéler votre lucidité, votre honnêteté, et aussi votre capacité à vous améliorer.
Évitez les clichés comme “je suis perfectionniste”, qui risquent de sonner creux car aussi trop entendus. Privilégiez des défauts réalistes, sur lesquels vous avez déjà commencé à travailler. Par exemple, vous pouvez dire : “Je tends à vouloir tout gérer seul·e, mais j’ai appris à déléguer davantage et à travailler davantage en synergie avec mes collègues”. Ce type de réponse montre à la fois que vous avez identifié un point à améliorer et que vous avez mis en place des actions concrètes pour le corriger.
N’hésitez pas à utiliser des termes comme parfois, quelquefois, qui indiquent que ce comportement n’est pas systématique, et le relativise.
« L’expérience m’a appris que les gens qui n’ont pas de défauts n’ont que très peu de qualités ». Abraham Lincoln.
Adaptez vos réponses au poste
Selon le domaine d’activité, l’entreprise, le poste visé, défauts ou qualités seront perçus différemment.
Être volubile par exemple, est pour certains métiers un atout non négligeable en termes de communication, d’interactions, alors que pour d’autres activités, ce sont d’abord les qualités d’écoute et d’attention à l’autre qui seront sollicitées. De la même façon, être combatif peut être perçu positivement, associé à de la persévérance, au goût du challenge, ou bien au contraire être assimilé à de l’agressivité, à quelqu’un d’offensif.
Votre discours doit donc être ajusté en fonction du contexte.
Prenez le temps de bien préparer ces questions ; Que ce soit pour parler de vos qualités ou de vos défauts, les exemples concrets sont essentiels. Par exemple, plutôt que de dire simplement que vous êtes “organisé.e”, expliquez comment vous avez géré un projet complexe en respectant des délais serrés.
De même, si vous mentionnez un défaut comme un manque de confiance en vous dans certaines situations, montrez comment vous avez réussi à surmonter cela lors d’une prise de parole en public ou d’une présentation importante. Ou encore si vous manquez parfois d’organistion, expliquez comment vous avez mis en place des outils pour mieux gérer votre temps.
Le meilleur moyen est donc d’identifier des situations vécues, des réalisations dans lesquelles vous avez pu mobiliser vos qualités ou défauts : monter comment vous avez pu vous dépasser certaines limites. Soyez concrèt·es, illustrez vos propos de manière positive.
Se préparer
Pour les nommer et les expliquez sans avoir l’air de les “réciter”, n’hésitez pas à vous entraîner, en vous exerçant seul.e ou avec une tierce personne. Pour éviter le stress, répétez à voix haute vos réponses, seul·e ou face à une personne de confiance. Cela vous permettra de mieux structurer votre discours et d’éviter les hésitations le jour J. Gardez en tête qu’il ne s’agit pas de restituer un texte appris par cœur, mais de rester fluide et naturel.
Faire appel à un retour extérieur
Si vous avez du mal à identifier vos qualités et défauts, n’hésitez pas à solliciter l’avis de vos collègues actuels ou anciens, voire votre entourage personnel. Un avis professionnel extérieur peut se révéler être bénéfique pour vous conseiller, vous aider à argumenter.
Il est également utile de s’entraîner avec des questions situationnelles : “Parlez-moi d’un projet où vous avez dû faire face à un obstacle”, “Expliquez moi une situation où vous avez été confronté.e à … », ou encore “Comment avez-vous géré un désaccord avec un·e collègue ?”. Ces questions, très appréciées des recruteur·euses car plus concrètes, plus « terrain », vous poussent à illustrer vos qualités et vos défauts de manière pratique, et amènent des réponses plus qualitatives.
En bilan de compétences, je suis régulièrement amenée à préparer les personnes à ce type d’argumentation.
Un outil très intéressant à mobiliser est aussi l’évaluation du type feed-back 360°, qui permet d’obtenir des retours variés et qualitatifs sur soi, de la part de ses managers, collègues, y compris de son réseau personnel. Ce retour croisé permet d’affiner la perception que vous avez de vous-même, et d’apporter des éléments objectifs à votre discours. Enfin, la présentation de vos qualités dans votre CV peut être judicieuse et vous permettre de vous démarquer, à condition bien sûr de choisir des qualités qui vous différencient des autres postulant·es.
Soyez-vous même
Gardez en tête que cette question doit être perçue comme une chance de vous démarquer. Rappelez-vous qu’il n’y a ni bonne ni mauvaise réponse ! Et qu’il vous faut adapter vos propres réponses à chaque situation. N’essayez pas de correspondre à une image idéale. Soyez le plus authentique possible, mettez en valeur ce qui fait de vous un·e candidat·e unique.
Ce que recherchent les recuteur·euses, c’est une personne capable de s’adapter, d’évoluer et de contribuer au collectif.
Et soyez rassuré·e, vous ne jouez pas votre futur poste uniquement sur cette question ! Alors préparez-vous !